Nourri aux images de Diane Arbus, Gilles Favier s’est efforcé depuis ses débuts dans la photographie en 1981 de porter un regard humaniste sur les marges de la société. En 2002, il commence un important travail documentariste sur les traces de l’ethnologue Pierre Verger. Son implication dans l'information, ses relations avec la presse quotidienne (notamment Libération) ne l’ont jamais empêché de développer des projets personnels qui sont tous liés à son engagement, à sa volonté d’analyser, de questionner le monde contemporain. Déterminé à construire un corpus documentaire, il se laisse porter par les rencontres pour le mettre en forme. Il aime la frontalité, l'absence de jeu face à l’objectif, une forme de rigueur dans la prise de vue qui lui ouvre d’autres libertés. Il affirme la nécessite d’une forme non spectaculaire, pour rendre compte. Il revendique sa fonction de photographe documentaire, d'analyste, de témoin, de complice. Il a été l’un des fondateurs de l’agence VU’ en 1986 et a créer le festival ImageSingulières à Sète. Il enseigne également à l’École technique de photographie (ETPA) de Toulouse et à l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Montpellier.