Gilles Coulon
Quand le ciel #5
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Tout a commencé un soir d’hiver. Quand le ciel était noir. Il est rentré dans le Guil en poussant les portes de la criée. Là, dans ce ventre, il voulait être celui qui conduit le Fenwick, celui qui tire les bacs à poissons, et puis aussi celui qui les découpe.
Dehors, il voulait aussi être le rocher sur lequel les vagues se rompent, la grande digue, le phare qui veille. Il voulait être tout car tout est au même plan ici, tout est à sa place. Chacun sait se taire et se soumettre quand l’océan se ligue avec le ciel pour imposer sa loi. Il a photographié les gens, les paysages, la pêche au chalut et à la bolinche. D’une manière un peu compulsive et mécanique. Comme un inventaire. Le jour, la nuit. La pluie, le soleil. Le ciel, la mer. Il a photographié la ville fantôme quand le ciel était sombre et les gamins qui plongent du haut du rocher quand le ciel était bleu.